HAUT-CONFLENT Lundi 3 novembre, plusieurs dizaines d’éleveurs, citoyens et élus se sont rassemblés sur la N116, à Fontpédrouse et à Thuès-Entre-Valls (Pyrénées-Orientales), pour dénoncer les abattages massifs de troupeaux liés à la dermatose nodulaire bovine. Sous le mot d’ordre “Stop aux massacres des vaches !”, ils ont exprimé leur détresse et leur colère face à une décision qu’ils jugent injuste et inhumaine.
Hier matin, la vallée du Haut-Conflent s’est éveillée sous un ciel lourd, marqué par la tension et la colère. À Fontpédrouse dès 7 heures, puis à Thuès-Entre-Valls à 13 heures, des dizaines d’éleveurs, syndicalistes, citoyens et élus locaux se sont réunis le long de la N116, en signe de protestation contre l’abattage programmé de 80 vaches atteintes ou suspectées de dermatose nodulaire bovine.
Ces abattages, décidés dans le cadre du plan sanitaire national, ont profondément choqué la population rurale.
« À quelques kilomètres d’ici, cinq éleveuses et éleveurs ont vu leurs vaches partir à l’abattoir. Ils étaient dévastés », a expliqué l’un des membres du comité citoyen organisateur du rassemblement. « Ce carnage, réalisé au nom de la République, aurait pu être évité. »
Une maladie encadrée, mais une mesure jugée disproportionnée
La dermatose nodulaire bovine (DNCBovine) , maladie virale non transmissible à l’humain, se traduit par des nodules sur la peau, de la fièvre et une baisse de production laitière. Si les autorités sanitaires appliquent un abattage préventif systématique pour limiter la propagation du virus, nombre d’éleveurs dénoncent une politique aveugle et destructrice.
On nous dit que c’est pour prévenir, mais ce sont des années de travail et de soins qu’on détruit », a confié un éleveur du Conflent. « Ces bêtes, on les élève avec respect. Les voir partir ainsi, c’est insupportable. »
Des élus et citoyens aux côtés des éleveurs
Le rassemblement d’hier s’est voulu pacifique et républicain. Plusieurs élus locaux ont répondu à l’appel, arborant leur écharpe tricolore aux côtés des manifestants.
« Les élus étaient les bienvenus, et beaucoup ont tenu à être présents », a indiqué un représentant du collectif. « Nous voulions rappeler que la République, ce n’est pas seulement l’administration et la décision d’en haut. C’est aussi la solidarité et l’écoute du terrain. »
Des syndicats agricoles, des organisations citoyennes et de simples habitants du territoire ont rejoint la mobilisation, convaincus de la nécessité d’un moratoire sur les abattages préventifs, le temps de réfléchir à d’autres solutions sanitaires.
Un appel à la mobilisation citoyenne
Les organisateurs ont conclu la journée en appelant à poursuivre la mobilisation dans les jours à venir.
« Il y a urgence. Ce qui se passe ici n’est pas un fait isolé : c’est le symbole d’une crise plus large du monde paysan et du rapport au vivant », ont-ils déclaré. « Nous avons besoin de toutes les énergies disponibles pour faire entendre raison. »
Un comité citoyen contre les abattages liés à la dermatose nodulaire bovine s’est constitué à cette occasion. Il prévoit de relayer son action auprès des autorités départementales et nationales.
Sources : Confédération Paysanne 66, Facebook




