Nous voilà avec un roman historique, de Pablo Martín Sánchez, dont vous découvrirez le titre un peu plus tard, traduit de l’espagnol par Jean-Marie Saint-Lu, ce qui est déjà un gage de qualité. Pablo Martín Sánchez nous délivre là son premier roman, même si c’est un habitué de la littérature puisqu’il est traducteur de Raymond Queneau, Wadji Mouawad, Delphine de Vigan, Hervé Le Tellier et membre de l’Oulipo (L’Ouvroir de littérature potentielle).
Voilà le pitch du roman, qui va vous révéler le titre :
Un jour de désœuvrement, Pablo Martín Sánchez tape son nom dans un moteur de recherche. Par le plus grand des hasards, il se découvre un homonyme au passé héroïque : un anarchiste, condamné à mort en 1924. Férocement intrigué, il se pique au jeu de l’investigation et cherche à savoir qui était… Pablo Martín Sánchez le révolutionnaire. Happé, l’auteur se fond dans cette destinée tourbillonnante et picaresque, alternant le récit d’une épopée révolutionnaire dans le Paris des années 1920 où les faubourgs de Belleville abritent d’ardents imprimeurs typographes, et celui d’une jeunesse aventureuse en Espagne jusqu’à les faire converger en un dénouement… tragique, épique, virevoltant, espiègle et foisonnant, L’anarchiste qui s’appelait comme moi dresse le portrait à la fois réaliste et rêvé des utopies montantes du tournant du XXe siècle, dans l’esprit des grands romans populaires où l’amitié, la trahison, l’amour et la peur sont les rouages invisibles qui font tourner le monde.
Le roman est construit sur une alternance de périodes, entre l’histoire du jeune Pablo Martín Sánchez (l’anarchiste) et la fin de la vie de celui-ci … jusqu’à ce que les deux périodes se superposent. Si ce procédé est un peu déstabilisant au départ, on y trouve rapidement un plaisir de voyage et permet de bien saisir le personnage tout en faisant de lui un héros de roman. Bien joué.
Malgré le foisonnement du livre (600 pages) il est impossible d’en sortir sans arriver au dénouement … même si on connait la chute dès le départ.
Voilà un livre qui allie une histoire de roman avec une histoire de vie et qui nous permet de revisiter nos classiques libertaires … mais si des ouvrages plus sérieux existent sur le sujet, il a l’heur de faire découvrir une période pour ceux qui n’ont pas cette connaissance
A lire avec passion.
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle