COMMUNIQUÉ 📣 Alors que de nouveaux foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ont été confirmés dans l’Ain, le Jura et les Pyrénées-Orientales, la Confédération paysanne de l’Ariège alerte sur “une crise majeure pour les éleveurs et éleveuses”, aggravée selon elle par la gestion actuelle de la maladie par l’État.
Dans un communiqué diffusé jeudi 16 octobre, le syndicat agricole dénonce une “politique sanitaire inhumaine et contre-productive”, pointant la stratégie d’abattage systématique et les restrictions prolongées de circulation des animaux. “Depuis le premier foyer, nous n’avons cessé de prévenir : la politique inhumaine d’abattage total et les interdictions aveugles et durables de mouvements d’animaux sont contre-productives”, affirme la Confédération.
D’après la préfecture, la DNC, maladie virale affectant principalement les bovins mais sans danger pour l’humain, continue de se propager malgré les mesures de confinement et de surveillance mises en place. Plusieurs zones du Sud de la France, dont les Pyrénées-Orientales, sont désormais soumises à des restrictions de mouvement d’animaux, tandis que les départements limitrophes, dont l’Ariège, demeurent en vigilance renforcée.
Neuf communes du département de l’Ariège sont concernées : les 7 formant le Donezan (Artigues, Carcanières, Mijanès, Le Pla, Le Puch, Quérigut et Rouze) ainsi qu’Ascou et Orlu.
Les services de l’État rappellent que ces mesures visent à “endiguer la propagation de la maladie” et à “protéger la filière bovine nationale”. Des indemnisations sont prévues pour les éleveurs directement touchés, ainsi que pour ceux subissant des pertes économiques liées aux mesures sanitaires.
Pour la Confédération paysanne, la situation actuelle témoigne d’un “échec” de la stratégie française. Le syndicat appelle le ministère de l’Agriculture à revoir en profondeur sa politique sanitaire. À l’occasion du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV), qui se tenait vendredi 17 octobre à Paris, la Confédération a porté plusieurs revendications :
- Un changement de catégorie réglementaire de la DNC au niveau européen, afin de permettre une gestion plus souple ;
- Un accès élargi à la vaccination, avec des doses suffisantes pour tous les élevages, y compris ceux situés hors zones touchées ;
- Une révision des mesures d’abattage et de mouvement, pour les adapter à la réalité des fermes (veaux, broutards, retours d’estive, etc.) ;
- Un dispositif d’indemnisation complet pour compenser les pertes économiques ;
- Une gouvernance plus participative, intégrant les organisations paysannes et les avis scientifiques divergents.
La Confédération paysanne de l’Ariège appelle à “une mobilisation collective pour défendre une approche raisonnée et vivable de la santé animale”.
De son côté, la préfecture assure qu’avec ses partenaires, en particulier la chambre d’agriculture et la MSA, les services de l’État sont pleinement mobilisés pour assurer un soutien des professionnels de la filière. Un suivi régulier de la situation en lien avec la profession agricole a été mis en place afin de partager les informations, d’adapter les mesures et de limiter les incertitudes ou les informations non consolidées
Sources : Confédération paysanne de l’Ariège et Préfecture de l’Ariège