INTERVIEW 🎙️A l’occasion de l’inauguration du tout nouveau portail de l’école Saint-Maurice de Mirepoix, dont vous verrez le reportage dans quelques jours, Martine Rouche, guide conférencière bien connue dans la bastide, est revenue sur l’histoire du bâtiment, maison privée avant de devenir une école.
C’est au détour d’un dossier pour le bulletin municipal que la guide-conférencière Martine Rouch s’est plongée dans l’histoire de l’école Saint-Maurice de Mirepoix, l’un des bâtiments les plus emblématiques de la ville. Une enquête patiente et passionnée qui l’a menée sur les traces de vieilles pierres, de familles illustres et d’un patrimoine encore vibrant.
« Je suis partie des signes visibles, des dates que tout le monde peut voir », explique-t-elle. Trois repères jalonnent les façades : 1732, 1766 et 1888. Trois époques, trois histoires superposées.
Une demeure avant d’être une école
Avant d’accueillir des générations d’élèves, l’école Saint-Maurice fut une maison privée, bâtie au XVIIIᵉ siècle. Les recherches de Martine Rouch permettent d’en attribuer la construction à la famille de Simorre, propriétaire du « moulon complet » — un grand îlot urbain délimité par quatre rues. « C’était une famille aisée, avec les moyens de bâtir une belle demeure », précise la guide. Le compois, ancêtre du cadastre, confirme cette présence dès 1732.
Des pierres et des blasons
Mais ce sont surtout les blasons sculptés sur le portail qui intriguent. Sur la pierre datée de 1888, deux écus accolés racontent un pan méconnu de l’histoire locale.
À gauche, celui bien connu de la famille de Lévis, « d’or à trois chevrons de sable ». À droite, un blason longtemps resté mystérieux, finalement identifié comme celui de la famille de Mérode-Westerloo, une lignée belge.
« J’avais d’abord cru à une famille de Foix, raconte Martine Rouch, avant de découvrir qu’il s’agissait de la branche belge des Lévis, installée à Bruxelles. »
L’union entre Charles-François-Henri de Lévis-Mirepoix et Marie de Mérode-Westerloo scelle ce lien entre Mirepoix et la noblesse d’outre-Quiévrain. Leurs armoiries, côte à côte, témoignent de cette alliance.
Une mémoire toujours vivante
Aujourd’hui encore, le nom de Lévis résonne à Mirepoix : Antoine de Lévis Mirepoix, descendant direct de Charles-François-Henri, porte toujours le titre ducal.
Pour Martine Rouch, ces traces visibles – dates gravées et blasons sculptés – sont autant de clés de lecture du patrimoine.