Vendredi 19 mai, le gîte communal de Castelnau-Durban a accueilli plusieurs élus de l’Ariège pour une conférence de presse sur la question de l’ours.
Première à s’exprimer Christine Téqui était entourée de Martine Froger députée de la 1ère circonscription, de Laurent Panifous son homologue sur la deuxième, Alain Servat, président de la fédération pastorale de l’Ariège, ainsi qu’Elodie Amilhat, élue à la chambre d’agriculture. Le sénateur, Jean-Jacques Michau était quant à lui représentée par son attachée parlementaire.
Les propos ont rapidement illustré la déception et le mécontentement des acteurs locaux et parlementaires présents. En chœur ils affirment que « les engagements pris lors d’une réunion ministérielle précédente n’ont pas été respectés et que l’inaction de l’État menace le pastoralisme, l’économie et le tourisme de la région ».
Christine Téqui, présidente du conseil départemental, fait partie du groupe qui a rencontré le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et deux secrétaires d’État chargés de la Ruralité et de l’Écologie. Elle exprime sa déception quant aux résultats de la réunion, lors de laquelle Marc Fesneau « avait promis des mesures politiquement viables et juridiquement solides tout en travaillant sur la réglementation nationale et européenne. Des mots qui engageaient l’État ». Désormais toujours selon elle « il faut dépasser les mots et passer aux actes »
Laurent Panifous et Martine Froger, Alain Servat, ainsi qu’Elodie Amilhat, se joignent également au concert de critiques. Ils soulignent le besoin « d’une réponse urgente de la part du gouvernement et affirment que les trois millions d’euros alloués pour la protection dans le massif des Pyrénées ne constituent pas une réponse adéquate aux conséquences de la présence de l’ours dans la région, notamment pour le pastoralisme, l’économie et le tourisme ».
Les élus ariégeois reprochent également le manque de transparence concernant le comptage des ours dans la région. Alors que l’Office français de la biodiversité réalise un décompte au niveau pyrénéen, les politiques ariégeois demandent une étude spécifique au Couserans. « La différence entre quatre-vingts ours dans les Pyrénées et soixante dans le Couserans est significative, déclare Laurent Panifous qui rejette les tentatives du gouvernement de minimiser l’impact en ramenant la question à l’échelle globale des Pyrénées ».
Une frustration face à l’inaction persistante du gouvernement qui pousse Martine Froger à mettre en garde « contre des conséquences désastreuses si aucune action n’est entreprise, affirmant que cela pourrait conduire à une catastrophe déplorant qu’aucune réponse concrète ne soit fournie ».
Une insatisfaction généralisée amplifiée également par « la proposition de pacte d’engagement entre l’Ariège et l’État, souhaitée par la secrétaire d’État à la Ruralité en octobre dernier et transmise à Paris fin janvier, restée également sans réponse ».
Face à ces inquiétudes, et « avant qu’un drame ne survienne alors qu’on approche de la montée aux estives », les élus ariégeois continuent de demander des mesures concrètes pour faire face aux défis posés par la présence de l’ours dans la région. Ils insistent sur la nécessité « d’une régulation et d’une prise en compte spécifique du territoire du Couserans ». Dans l’attente de réponses satisfaisantes de la part du gouvernement, ils continueront de porter ces préoccupations dans l’espoir de trouver des solutions équilibrées et durables pour la coexistence entre l’homme et l’ours dans les Pyrénées.
Ils en appellent l’état « à sortir de son hibernation »