REPORTAGE 🎥 Tondeuse professionnelle de brebis, c’est un métier qui s’apprend en plusieurs années. Rencontre avec Laura et Gabby, deux « tondeuses », qui vivent en Ariège et qui partagent avec nous leur amour de ce métier ancestral. Après être passé par la mécanisation et les techniques de tontes modernes, à l’aide de machines électriques, l’exercice de la tonte à la force (ciseaux) par respect pour l’animal et la beauté du geste en concours, revient petit à petit.
Laura Decq et Gabby sont à l’oeuvre depuis tôt ce matin, arqueboutées sur leur portique individuel qui les soulage de plus de vingt kilos et évite qu’après 8 heures de tonte dans la journée, le bas du dos ne les fasse trop souffrir.
Laura et Gabby sont tondeuses de brebis professionnelles, un métier qui s’apprend avec patience et surtout avec passion. Laura et son groupe ont appris à tondre en faisant des stages et l’idée leur est venue d’exploiter cette laine (de Brebis Sardes) qui était délaissée : une laine considérée comme un déchet et la tonte comme un mal nécessaire pour soulager les brebis de leur vieille laine au printemps. La plupart du temps cette laine était utilisée pour isoler des bâtiments notamment.
Avec son association de tondeuses et tondeurs indépendants, ils se retrouvent sur certaines fermes en Ariège, pour regrouper les tontes, trier et préparer les laines. Ces laines sont ensuite ensuite envoyées dans un petit village de Sardaigne spécialisé dans ce type de laine de brebis sardes (cette laine est d’une texture grossière et peu appropriée à l’industrie du vêtement ; elle est plutôt destinée à la fabrication de tapis ou de dessus de lits par exemple).
L’an dernier, l’association a réussi à récupérer 1,3 tonnes de laine pour l’acheminer jusqu’en Sardaigne, la laver, la filer sur des machines dédiées à ce type de laine.
Depuis peu, l’équipe s’est mise à tondre « à l’ancienne » avec des « Forces » ou Ciseaux spéciaux qui permettent de limiter le stress de la peau et des bêtes lors de la tonte. Certes, cette pratique est moins confortable pour le tondeur et plus fatiguant, mais le rapport à l’animal est plus doux. Paradoxe, c’est encore la tonte la plus pratiquée dans le monde.