INVITÉ.ÉES DE LA SEMAINE 🎙️ Hier soir, l’Agence de Développement Touristique Ariège-Pyrénées dévoilait sa feuille de route pour la période 2025-2030. À cette occasion, Christine Téqui, présidente du Conseil départemental de l’Ariège, et Michel Pichan, président de l’ADT Ariège-Pyrénées, ont détaillé les grandes orientations d’une stratégie résolument tournée vers l’attractivité et la montée en gamme du territoire.
Un territoire où il fait bon vivre
Pour Christine Téqui, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 80 % des habitants se disent satisfaits de leur cadre de vie, bien au-dessus de la moyenne nationale. « L’Ariège, c’est presque le pays du bonheur », résume-t-elle. Authenticité, beauté des paysages, biodiversité : les fondamentaux du territoire demeurent des atouts puissants, autant pour ceux qui y vivent que pour ceux qui le visitent.
Mais un paradoxe persiste : si les habitants sont heureux ici, ils peinent encore à recommander la destination aux touristes potentiels. D’où la nécessité, selon la présidente, de « transformer le bien-vivre en moteur de développement touristique ».
La bataille de l’attractivité
Michel Pichan insiste : « Notre notoriété n’est pas à la hauteur de nos atouts ». Pour lui, l’Ariège doit franchir un cap. Deux leviers sont identifiés : le tourisme d’affaires et l’ouverture à de nouveaux marchés, notamment la Catalogne et la métropole toulousaine.
L’ADT Ariège-Pyrénées s’appuie sur un travail d’observation et de marketing territorial déjà solide, mais souhaite désormais « passer à la vitesse supérieure » : mieux promouvoir, mieux commercialiser, et proposer des offres packagées.
L’ouverture récente de l’hôtel Mercure à Ax-les-Thermes (57 chambres) et de La Cachette de Nina à Saint-Girons (27 chambres) illustre cette dynamique, en offrant des équipements adaptés aux séminaires et congrès.
Un “plan Marshall” pour l’hôtellerie
Pour Christine Téqui, l’enjeu est clair : « Il faut soutenir l’immobilier touristique et aider les porteurs de projets ambitieux ». Le département et les huit intercommunalités ont ainsi décidé de concentrer leurs aides sur les hébergements de qualité — gîtes, chambres d’hôtes et hôtels 3 ou 4 étoiles.
Avec environ 3 millions d’euros par an consacrés au tourisme jusqu’en 2028, la collectivité veut miser sur la qualité plutôt que la quantité : « Le coût de ne pas faire serait bien plus élevé », rappelle-t-elle.
Mieux tirer parti des grands événements
L’Ariège accueille régulièrement des manifestations internationales, comme le championnat du monde de canoë-kayak à Foix. Mais selon Michel Pichan, l’impact économique reste encore trop limité : « Il faut prolonger les retombées au-delà de l’événement, créer de l’animation, un village des affaires, des liens avec les acteurs économiques locaux. »
Une évaluation des retombées est prévue pour identifier les pistes d’amélioration, afin de mieux capitaliser sur les prochaines grandes rencontres sportives ou culturelles.
Des alliances stratégiques
La feuille de route 2025-2030 mise aussi sur les coopérations régionales et transfrontalières. L’ADT travaille déjà avec le Grand Toulouse pour développer les liens avec les entreprises et comités d’entreprise d’Airbus, Safran ou encore la SNCF.
« Si on parvient à remplir nos carnets de commande grâce au tourisme d’affaires, c’est tout le territoire qui en bénéficiera », projette Michel Pichan.
Objectif : « Gagner la bataille du tourisme en Ariège » grâce à un marketing territorial offensif, des partenariats forts avec Toulouse, Carcassonne et la Catalogne, et une montée en qualité de l’offre locale.
Découvrir la feuille de route du tourisme en Ariège 2025-2030




