REPORTAGE 🎥 À l’origine, Lauriane Sanchez et son mari avaient une idée simple : ouvrir une ferme pour présenter au public quelques espèces animales, avec un couple de chaque pour sensibiliser à la nature. Mais très vite, cette mission a pris une tournure bien différente.
« On a commencé à nous contacter pour des animaux maltraités, d’abord un âne, puis d’autres… », raconte Lauriane. Ce qui devait être un projet de sensibilisation est devenu un véritable refuge. Entre appels de particuliers et saisies par les forces de l’ordre, la Ferme de P.A.N est rapidement devenue un havre pour les animaux en détresse.
Avant de se lancer dans cette aventure, Lauriane évoluait déjà dans le domaine de la médiation… mais à travers le théâtre. Metteuse en scène, auteure et fondatrice d’une compagnie, elle accompagnait les personnes dans l’expression de soi par la création de spectacles sur mesure.
« La médiation par l’animal s’est imposée à moi en même temps que l’ouverture de la ferme », confie-t-elle. Le confinement a accéléré le processus, révélant plus que jamais le besoin de lien, d’émotion et de connexion avec le vivant.
Dès l’ouverture, la ferme a été pensée comme un lieu d’éveil à la nature, aussi bien pour les enfants que pour les adultes. « Même ceux qui grandissent en milieu rural ne sont pas forcément sensibles à ce qui les entoure », souligne Lauriane. À travers la découverte d’espèces originales et les soins aux animaux, elle veut transmettre le respect du vivant.
Les ateliers fermiers permettent aux enfants de nourrir les animaux tout en apprenant à reconnaître leurs besoins spécifiques — une démarche essentielle pour prévenir la maltraitance et les accidents domestiques. Un lapin qui couche ses oreilles n’a pas envie d’être embêté : un petit détail qui peut éviter bien des morsures.
À côté de cela, la ferme propose aussi des ateliers potager, des balades avec les animaux (à pied uniquement), et des ateliers de Land Art en pleine nature. « On a la chance d’avoir un site avec des champs et des forêts. On crée avec ce qu’on trouve sur place. »
La médiation animale : un outil d’accompagnement puissant
Formée pendant un an à la médiation animale, Lauriane a su fusionner ses expériences en théâtre et en accompagnement pour développer une approche singulière. À la ferme, ou en itinérance, elle accueille IME, ITEP, EHPAD, soins palliatifs, SESSAD, et bien d’autres structures. Chaque intervention est construite sur mesure, en lien étroit avec les référents sociaux ou médicaux : éducateurs, psychologues, infirmiers.
« On ne travaille jamais seul. On observe, on relève ce qui se passe – ou ne se passe pas – pendant les séances, et on en discute ensuite avec les professionnels. »
La médiation devient alors un levier pour travailler des objectifs variés : confiance en soi, autonomie, motricité, expression des émotions. Cuisiner pour un chien, nourrir un lapin, marcher aux côtés d’une chèvre : autant de gestes simples qui valorisent les personnes et leur redonnent un sentiment de capacité
À la Ferme de P.A.N, l’animal n’est pas un outil : il est un partenaire. Avec douceur, patience et authenticité, Lauriane Sanchez tisse des ponts entre les êtres humains et les autres vivants, en créant un espace où chacun peut se sentir écouté, reconnu, et relié.
Très bientôt, nous suivrons Lauriane dans une séance de médiation au Service de Soins Palliatifs du CHIVA, restez connectés.