REPORTAGE 🎙️Perchée au-dessus de Rivèrenert, accessible par une route sinueuse, la Ferme des Abères voit s’épanouir un troupeau de bufflonnes, élevées avec passion par Joanna et Jonathan. Entre tendresse matinale, construction d’une fromagerie et succès sur les marchés locaux, cette exploitation a transformé un élevage inattendu en une aventure laitière aux saveurs crémeuses et innovantes.
Un élevage hors normes au cœur des Pyrénées ariégeoises
À l’approche du hameau des Abères, en pleine montagne du Piémont couserannais, l’environnement se fait sauvage et apaisant. Joanna et Jonathan ont choisi d’y installer leur exploitation début 2022, dans d’anciennes bâtisses en pierre qu’ils ont rénovées pour y inclure notamment un petit laboratoire-fromagerie. Aujourd’hui, une vingtaine de bufflonnes paissent paisiblement sur les pentes verdoyantes, débordantes de caractère mais affectueuses – comme en témoigne une scène touchante où l’une d’elles se laisse tendrement caresser par Jonathan (voir vidéo)
Le lait riche des bufflonnes sert à la fabrication de produits remarquablement crémeux : yaourts denses rappelant le grec, mozzarella filée à la main, crème au chocolat, et même du gouda ou un bleu inspiré de la fourme d’Ambert lorsque les volumes le permettent Le couple écoule rapidement sa production sur les marchés de Saint-Girons et Soueix-Rogalle, ainsi que dans des épiceries fines ou biocoop (notamment « L’épicerie d’Ici » à Foix) et auprès de restaurateurs locaux)
Joanna souligne l’onctuosité exceptionnelle de la mozzarella et des yaourts, un lait plus digeste pour les personnes intolérantes et une production qui, dès sa première année, a été débordée face à une demande croissante quoique locale.
Une aventure humaine, loin des clichés
L’étonnement suscitée par des bufflonnes installées en Ariège, là où l’élevage bovin traditionnel évoque surtout la Gasconne ou la Casta, est réel. Le choix de cette espèce, robuste et attachante, repose, selon Jonathan, sur des valeurs de rusticité et de bien-être animal. Elles peuvent rester à l’extérieur en quasi toutes saisons – à condition toutefois de les abriter par grands froids –, et leur élevage a été rendu possible grâce à une exploitation réaménagée avec soin depuis 2022 et à à la présence d’une marre où elles adorent se baigner