Une adaptation de Faust autour de figures de l’adolescence, ce moment fragile de l’existence où tout peut basculer d’un côté comme de l’autre.
Deux garçons assis au bord d’un lac. Hier ils étaient déjà là et demain ils y seront encore. Si y en n’a pas un qui se décide à faire quelque chose, ça peut durer longtemps comme ça.
Sur les deux, on ne sait pas lequel est qui. L’Un se dit le meilleur ami de l’Autre, mais c’est plutôt l’Autre qui n’arrive pas à se défaire de l’Un.
En tout cas, l’UN ne va pas sans l’Autre. Mais il y en a un qui a bien du souci à se faire. Et c’est pas forcément celui qui le dit.
C’est une jeune fille sortie de « Dieu sait où ? » qui va éclaircir tout ça. En leur disant à tous les deux « Diable, que faites-vous là ? », l’Un va croire qu’elle s’adresse directement à lui, et le voilà nommé tel qu’il est ! Car le diable adore qu’on le vouvoie.
Et le voilà réduit au rôle du mauvais copain de la bande ! Car la malice glisse sur cette jeune fille comme la pluie sur les ailes du canard.
Au travers de la relation de deux adolescents contemplant le monde et le reflet d’eux-mêmes, la pièce très librement inspirée de Faust de Goethe et du Maître et Marguerite de Boulgakov, s’interroge sur les différentes figures que pourrait prendre le diable aujourd’hui. Entre celle du tentateur qui vient glisser le pied dans la porte au moment où l’homme doute de tout et celle de l’agitateur qui balaye d’un coup de pied les certitudes d’une société bien pensante, Sylviane Fortuny et Philippe Dorin ont choisi celle d’un diable jaloux de la petite flamme d’humanité qui brûle l’intérieur de chaque homme et qui échappera toujours aux feux de l’enfer.
Sylviane Fortuny – Philippe Dorin – Cie Pour ainsi dire
Mercredi 20 mars à 20h45

Précédé à 18h00 d’une conférence “L’adolescent face aux addictions contemporaines” de Monique Lauret en présence de la metteuse en scène Sylviane Fortuny – Entrée libre
“L’adolescent d’aujourd’hui est-il plus facilement soumis au risque de développer des addictions ? La profusion des objets mis à disposition, l’engouement pour le numérique et internet laisse présupposer que oui, offrant une prothèse imaginaire à des égos fragiles et en plein développement. La période de l’adolescence est une période de remaniement identitaire. Les conflits psychiques précoces de la petite enfance vont être réactivés et retraversés de manière constructive, permettant l’intégration des mouvements psychiques internes. C’est une épreuve intersubjective fondamentale, dont le dépassement permet l’inscription dans l’aire culturelle, dans le symbolique. L’enjeu pour l’adolescent est d’inscrire sa place dans la société. Il est aussi confronté à une difficulté d’intégration de son corps génital sexué, de ce corps qui change trop rapidement. La fuite vers les addictions ou le repli sur l’écran peut alors devenir solution à l’angoisse. La conférence d’aujourd’hui essaiera d’aborder toutes ces questions que les jeunes se posent.”
Monique Lauret
Psychiatre-psychanalyste, membre d’Espace analytique Paris, membre de la Fondation Européenne de la psychanalyse
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