INTERVIEW 🎙️Voilà nous y sommes, la dernière émission de l’année 2025. Et si vous n’avez pas encore fini vos cadeaux de Noël, voici une magnifique sélection de BD sorties cette année.
Soli Déo Gloria – Deveney Jean-Christophe – Editions Dupuy

Nés sous le ciel crasseux du « Saint-Empire romain germanique », Hans et Helma étaient destinés à une vie de labeur et de pauvreté. Leur don et leur amour pour la musique s’offriront à eux comme un espoir, une lueur dans leur quotidien sombre et terreux.
Après la disparition de leur famille, ils vont être recueillis par un ermite musicien qui va leur faire découvrir la richesse des sons de la nature.
Accueillis ensuite dans un pensionnat religieux, ils vont apprendre les bases de la lecture et du solfège, leur permettant de déchiffrer les plus belles partitions de leur époque.
Adoptés par un margrave, seigneur de guerre, ils découvriront ensuite la beauté des instruments de musique.
Les palais de plusieurs villes européennes seront enfin les témoins silencieux de leur réussite et de leurs plus cruelles déceptions.
Empruntant les codes du roman d’apprentissage, Soli Deo Gloria offre un récit dur empreint de beauté et d’espoir.
Pour la première fois, Jean-Christophe Deveney met son talent d’écriture au service du trait précis et élégant d’Édouard Cour. Ensemble, ils offrent un titre époustouflant de beauté.

Démontagner de maxime Cain – Edition Actes Sud
Dont on a parlé le mois dernier.
Dans les montagnes, le pastoralisme existe encore. Cette bande dessinée est un témoignage véritable : son auteur garde en effet des troupeaux de brebis dans les Pyrénées ariégeoises depuis dix ans. Mais nous sommes bien loin ici des clichés faciles sur le berger solitaire et ses chiens…
Silent jenny – Mathieu Bablet (Carbone et Silicium) – Editions Rue de Sevres

Dans un futur lointain, les insectes pollinisateurs ont disparu à la suite de grands bouleversements climatiques, poussant les humains à arpenter des paysages stériles à bord de « monades » ; des vaisseaux-villages motorisés. C’est dans l’une d’elle que vit Jenny, déterminée à récupérer les dernières traces ADN d’abeilles dans l’espoir de retrouver le monde d’avant…
Delicatessen : tout est bon – Nina Lucas – Edition les rêveurs

Pour sa nouvelle histoire, Lucas Nine dessine le Paris de la Belle Époque, le Paris des impressionnistes, et cela lui sied à merveille. René Dulac, chroniqueur mondain du quotidien Le Siècle va de fil en aiguille découvrir qu’une bande criminelle parisienne conduit ses opérations macabres depuis le cabaret du Gai Cochon. Encore en fois, l’auteur argentin régale avec son dessin qui rend hommage à Honoré Daumier, en utilisant le trait de crayon avec du fusain pour donner une sensation de volume et une ambiance pastel. Lucas Nine déroule cette comédie humaine en multipliant les références à la culture française, de La Vache qui rit à Gaston Leroux, en passant par Le Cochon danseur, un film muet français burlesque sorti en 1907.
Détroit Roma – Elene Usdin et Boni – Edition Sarbacane

Détroit 2015. À bord d’une vieille Ford Galaxy, deux jeunes filles traversent une Amérique en déclin, du Nord au Sud. Fuyant Détroit, leur ville natale, elles roulent jusqu’à Rome, en Géorgie, pâle copie de la cité antique. Un road-trip aussi mystérieux qu’imprégné de sens. Pour Becki, il s’agit de remonter la route des esclaves, ses ancêtres. Pour Summer, de rendre hommage aux racines italiennes de sa mère, Gloria. Sur la route, Becki gratte dans ses carnets de dessins déjà noircis par leur histoire, leurs drames quotidiens et leur amitié chaotique. Au fil des croquis, des kilomètres avalés et des confidences, les deux amies délieront les secrets de famille qui ont noué leur destin, bien avant leur naissance.
Béril en bataille – Adèle Maury – Edition Sarbacane

Béril est né dans une campagne vide d’hommes et d’enfants. Quand son père, berger, emmène ses chèvres paître sur les collines voisines, le petit garçon va jouer avec ses amis, Coltaire le lièvre, et Anour la coccinelle, avec qui lui seul a le pouvoir de communiquer. Il se rend vite compte que les bêtes vieillissent plus vite que lui et que leur espérance de vie est plus courte que la sienne. Alors, arrivé à l’âge qu’on dit adulte, le deuil et la solitude lui font perdre toute aptitude à parler avec les animaux. Sans repère et curieux du monde des humains et des villes auquel il n’a jamais vraiment eu accès, Béril devra trouver sa voie : reprendre la ferme familiale ou voler de ses propres ailes ?
Je vous souhaite de bonnes fêtes amis d’Azinat et merci pour cette année passée avec vous.
Par Dominique Mourlane,
libraire au Relais de Poche à Verniolle




