Une année après l’incendie d’un atelier sur le site d’Aubert et Duval à Pamiers, ce communiqué de presse de la préfète de l’Ariège revient sur les circonstances de l’accident, les réponses sécuritaire et sanitaire apportées par les services de l’État pendant et après la crise ainsi que sur les perspectives de l’entreprise à la suite de ce sinistre.
Il renvoie notamment à plusieurs rapports d’experts récemment publiés et accessibles au public sur le site internet de la préfecture de l’Ariège.
Le 10 septembre 2021 à 6h45, un incendie s’est déclaré au sein de l’atelier de traitement de surface de la société Aubert et Duval située dans la commune de Pamiers. Cet atelier abritait des produits chimiques conditionnés dans différents contenants, dont des cuves d’acides.
Informés à 6h50, les services de l’État ont immédiatement mobilisé l’ensemble des moyens nécessaires à la maîtrise du feu et à la mise en sécurité de la population riveraine.
Dès 6h52, le centre de traitement de l’alerte du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Ariège déclenche une première opération de sapeurs-pompiers sur place.
L’ensemble du personnel de l’entreprise est évacué. Au total, avec l’appui de renforts dépêchés sur place par plusieurs autres départements, près de 150 sapeurs-pompiers sont mobilisés pour éteindre l’incendie.
Compte tenu des dégagements de fumées liés à la combustion de la structure du bâtiment ainsi que de la nature des produits chimiques présents dans l’atelier (acides), la préfète de l’Ariège décide, en application du principe de précaution, de mettre en place un périmètre de confinement à l’extérieur de l’usine.
Les services de la police nationale et de la police municipale ont la charge d’assurer ce confinement avec le concours de la gendarmerie nationale qui contribue à interdire l’accès à la ville de Pamiers. Dans le même temps, la mobilisation du SAMU et des services hospitaliers permet d’assurer un suivi médical nécessaire et adapté au sinistre.
Cette action coordonnée, menée par l’ensemble des services de l’État et l’appui logistique de la ville de Pamiers, a permis de circonscrire l’incendie à partir de 10h25 et de le maîtriser à 14h30.
En application de l’arrêté préfectoral de mesures d’urgence du 10 septembre 2021, plusieurs prélèvements ont été effectués le jour même et ceux suivant l’incendie afin d’évaluer son impact environnemental et sanitaire. Les premiers résultats de ces analyses ont été communiqués à la population le 24 septembre et le 17 novembre 2021.
Ces analyses, ainsi que des analyses complémentaires menées sur des prélèvements de sols et de végétaux effectués en janvier 2022 ont donné lieu à un rapport publié en juin 2022.
Réalisé par un expert indépendant en ingénierie environnementale mandaté par l’entreprise Aubert et Duval à la demande des services de l’État, ce rapport précise les niveaux de concentrations dans les milieux (air ambiant, sols, végétaux, eaux de surface, sédiments et eaux souterraines) de différentes substances recherchées, et en particulier celles ayant été émises lors du sinistre (appelées « traceurs du sinistre »), dues aux émissions de l’incendie. Les niveaux de concentration observés ne présentent pas de risque sanitaire avéré pour les usages considérés.
De plus, conformément aux articles L. 501-1 à L. 501-19 du Code de l’Environnement, une enquête du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses sur les Risques industriels (BEA-RI) de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) a été réalisée suite à l’incendie. Publié le 22 août 2022, le rapport de cette enquête détermine les circonstances de l’incendie et formule plusieurs recommandations afin de prévenir de futurs accidents.
Il souligne notamment que sur les quatre cuves d’acides présentes dans l’atelier, une seule, préalablement vidée pour être nettoyée, a brûlé, limitant de ce fait fortement la libération de produits chimiques en dehors du site. La liste des produits brûlés lors du sinistre montre que la quantité de produits chimiques détruite a été limitée.
À moyenne échéance, l’atelier sinistré sera déconstruit. Un projet de reconstruction de cet atelier dans la périphérie de la ville de Pamiers est envisagé par la société. Ce projet prend d’ores et déjà en compte l’ensemble des recommandations techniques formulées par le rapport du BEA-RI. Les services de l’État veilleront particulièrement à leur bonne mise en application.