INTERVIEW 🎙 Mardi, 2 mai Alain Naudy président de la CCHA et Gilles Bloqué, directeur général des services de la CCHA ont tenu à revenir sur l’incendie survenu le 21 avril au matin sur le bâtiment nouvellement inauguré de la station nordique.
Si, dans un premier temps, Alain Naudy a cherché à remercier publiquement ici tous les pompiers et secouristes présents ce matin-là, il a ensuite évoqué, toute la volonté de la communauté de communes de reconstruire le plus rapidement possible le bâtiment, et permettre de nouveau la pleine exploitation du plateau.
« Des moyens énormes ont été mis en place, y compris des moyens modernes. »
Alain Naudy
Rappelons l’utilisation de drones et l’installation d’une antenne satellite du SDIS , celle d’Orange ayant été coupé par mesure de précaution. Des moyens techniques essentiels pour la communication à la fois sur place, mais également avec l’extérieur. Une quarantaine de pompiers, dont huit issus de collectivités qui les ont rapidement libérés, dans un bel effort collectif souligné par Mr Naudy
« Ils ont été présents 96 h, afin d’endiguer tout risque de nouveau départ de feu. Beaucoup de vent d’Autan était à déplorer ce jour-là, ce qui rendait difficile le travail. »
« Un élan de solidarité le premier matin qui a perduré pendant plusieurs jours. Et qui nous touche. C’était un bâtiment symbole, et qui le redeviendra. »
Alain Naudy
Des remerciements appuyés aussi pour les gendarmes dont le travail à éviter que des gens extérieurs ne pénètrent dans l’enceinte des bâtiments au risque de corrompre des indices présents et essentiels pour l’enquête.
Un regret cependant formulé sur l’absence d’alarme incendie qui aurait certainement permis une intervention plus rapide.
« Ce dispositif n’est pas obligatoire dès lors qu’il n’y a pas de couchages. » Une sécurisation que le président n’exclut pas de mettre en place pour la prochaine reconstruction. L’alarme anti-intrusion n’a quant à elle pas fonctionné, sans que plus de détails ne soient divulgués.
Après le choc des premiers instants, c’est vers le futur que Mr Naudy veut se tourner « Les montagnards peut-être plus qu’ailleurs ont l’habitude des coups durs » « On va se relever » mais sans précipitations. Une attente qui sera d’abord celle des conclusions de l’enquête ainsi que les conclusions des assurances qui risquent de prendre leur temps. Une enquête pour comprendre, aussi. Chacun et surtout le président espère à l’accident et non à l’acte malveillant. « Nous essayons de faciliter le travail des enquêteurs afin de l’accélérer pour avoir le plus tôt possible les conclusions et envisager le futur. »
Il est maintenant temps de se tourner vers l’avenir. Une saison estivale, est-elle envisageable ?
«Oui bien sûr, mais dévalorisée puisque qu’il y manquera le restaurant et la salle hors-sac. Mais Il y aura bien une saison hivernale. »
Alain Naudy
Les autres prestataires devraient pouvoir, eux, revenir travailler d’ici quelques mois dès que les nettoyages et les dernières vérifications de sécurité auront été faites.
« À partir du moment où l’on aura le feu vert, on pourra rapidement nettoyer pour rendre l’accès aux prestataires. Le Hall d’accueil et toute la partie administrative et locative n’ont pas été touchés, et permettront à la station de fonctionner. On y trouve aussi Angaka, le loueur de vélos, ainsi que la billetterie station. » Et de rassurer sur la bonne volonté de l’assureur qui accepte de procéder après la sécurisation de ces espaces au nettoyage avant même les conclusions complètes. Une bouffée d’air à n’en pas douter pour ces prestataires et la station elle-même. Un problème plus complexe pour la Maison Lacube qui devra quant à elle trouver des alternatives, avec peut-être le retour des Algeco comme lors des travaux du bâtiment.
Le CCHA a d’ailleurs renouvelé son soutien à la famille de restaurateurs et à ses salariés. « Ce sont des restaurateurs de qualité, et chacun sait ici combien nous tenons à ce qu’ils réussissent. Il s’agissait d’un partenariat gagnant-gagnant ici. »
Une DSP remise en perspective mais qui ne semble pas menacée, contrairement aux emplois sur le plateau. Une douzaine d’employés au total dans l’incertitude, cinq issus de la com-com pourront être reclassés.
Comment redémarrer ? En mobilisant les partenaires financiers. « Notre travail dans les mois à venir sera de rendre possible ce qui est beaucoup plus difficile lorsque deux tiers des bâtiments ont disparu. »
Un bâtiment symbole d’un nouveau départ pour la station nordique et qui le redeviendra assure Mr Naudy. « Tous les paris restent possibles, et les gens ne cesseront pas de venir dans nos montagnes, nous sommes et serons là pour les occuper. Nous devons inventer le tourisme de montagne de demain, et c’était là le point de départ de ce projet, cela le redeviendra de nouveau à la reconstruction ».
L’optimisme donc de la CCHA et de son président face à ce désastre et des conclusions attendus avec impatience par tous.