Depuis plusieurs semaines, les éleveurs et éleveuses de brebis font face, malgré leur dévouement quotidien à soigner leurs animaux, à une mortalité importante, à une baisse voire un arrêt de la production et transformation laitière, sans compter les difficultés de gestion de cette crise pour les transhumants et les pâtres en estive. Le moral comme les trésoreries sont au plus bas.
La Confédération paysanne alerte depuis plusieurs semaines, notamment lors des réunions organisées par la DGAL au ministère sur l’ampleur des dégâts dans l’est de la chaîne pyrénéenne. Alors que le ministère déploie des moyens sur l’autre nouveau foyer qui a surgit dans le nord de la France, il est grand temps qu’il en soit de même pour les éleveurs et éleveuses de nos départements.
A l’appel de la Confédération paysanne de l’Ariège, une centaine de personnes s’est réunie devant la préfecture. Un tour de parole a permis à chacun de s’exprimer sur la situation vécue sur sa ferme, avec des situations catastrophiques dépassant les 60% de mortalité dans certains troupeaux. Ils mettront, s’ils y parviennent, des années à se relever.
Une délégation constituée par des membres de la Confédération paysanne, du syndicat Ovin de l’Ariège, de l’AFFAP, a été reçue près de 2 heures par Monsieur le préfet, la DDT, la DDETSPP, afin de faire un point de situation et porter différentes revendications.
L’argument tenu par le gouvernement qu’une vaccination était possible en amont n’est pas audible, d’autant que les vaccins n’étaient pas toujours disponibles.
“Nous avons obtenu que les services de l’État facilitent voire appliquent automatiquement pour les élevages impactés, sur TéléPAC les démarches pour « cas de force majeure ». Cette épidémie doit en effet en être un, pour lever les contraintes de chargement et de productivité de la PAC. Nous demandons aussi la re conductibilité de cette démarche les prochaines années, le temps du renouvellement des troupeaux.
Nous demandons que les pertes directes et indirectes soient indemnisées et que l’administration se préoccupe dès maintenant de la méthode d’évaluation des pertes liées à la FCO sur les estives car il n’y aura pas de données d’équarrissage.
Nous avons affirmé la nécessité de se préoccuper de la stérilité et des séquelles pour les animaux qui ont été atteint (fibrose,…) et qu’il y ait une anticipation de l’arrivée du sérotype 3 par rapport à ce que nous vivons ces dernières semaines.
Le moral est au plus bas. Nous demandons que la MSA facilite la mise en place du répit professionnel et les demandes d’exonération des cotisations. Pour rassurer la population, les clients, exposés eux aussi parfois à l’odeur des cadavres, pour alléger le poids de la culpabilité qui pèse pour les éleveuses et éleveurs dans cette situation, nous demandons que la préfecture exprime dans la presse publique que la présence et l’odeur des cadavres dans les fermes n’est ni de la négligence, ni de la maltraitance animale.
C’est tout le sens de notre mobilisation de ce jour pour appuyer les demandes qu’aura fait notre représentante à la DGAL aujourd’hui.
Nous remercions les personnes présentes aujourd’hui, qui bien au-delà de notre syndicat ont répondu à notre appel afin que demain les sonnailles raisonnent encore dans nos vallées.”
Confédération Paysanne
De leur coté, les syndicats FDSEA et Jeunes Agriculteurs de l’Ariège, de l’Aude, de la Haute Garonne et des Pyrénées-Orientales ont adressé un courrier à Marc Fesneau, Ministre de l’agriculture.